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PRISONNIERS FRANÇAIS EN CORÉE par Charles MARTEL et Georges PERRUCHE

Cahiers d'Histoire Sociale N°3, Albin Michel 1994.

 

Charles Martel, né à Séoul en 1909, fils d’Émile et d’Amelia Eckart, deviendra secrétaire du consulat général de France. Fait prisonnier par les Nord-Coréens le 13 juillet 1950, il décrit avec le consul Charles Georges Perruche (1916 – 1984) ses trois années de détention dans les camps communistes sous le titre « Prisonniers français en Corée »  Les deux diplomates français racontent et témoignent. L’histoire du sergent Bésamat  nous intéresse plus particulièrement.

Le 6 octobre 1952, la section de Pionniers du Bataillon Français dont faisait partie le Sergent Bésamat fut submergée par l’ampleur de l’attaque ennemie sur la côte 281 lors de la bataille d’Arrow Head. Blessé par éclats de grenades, il fut fait prisonnier. Alors commença un long et douloureux calvaire par un froid rigoureux.

Au cours du trajet d’abord à pied puis en camion vers le camp N° 3 situé dans le nord de la péninsule coréenne. Tout était sujet à recevoir des coups visant ses blessures, accompagnés de sévices.

Dans le camp, ce fut d’abord des interrogatoires « musclés », puis l’endoctrinement quotidien à la cause communiste. Le service de propagande ennemi allait jusqu’à fournir aux prisonniers français le journal « l’Humanité ».

Le régime alimentaire se limitait à du riz et un bol de soja le soir, dans le meilleur des cas un morceau de pain accompagné d’eau chaude comme boisson.

Le Sergent Bésamat ne fut opéré de ses blessures que 64 jours après avoir été fait prisonnier, sans anesthésie.

Le 28 août 1953, à sa libération suite aux accords de Pam Mum Jom, Bésamat ne pesait plus que 53 kilos. Il en avait perdu 21 en 11 mois de captivité. Rapatrié en France, il ne fit l’objet d’aucune visite médicale.