Indochine française

 

L’Indochine française est un territoire de l'ancien empire colonial français, dont elle était la possession la plus riche et la plus peuplée. Officiellement nommée Union indochinoise (1887-1941) puis Fédération indochinoise (1941-1954), elle est fondée en 1887 et regroupe, jusqu'à sa disparition en 1954, diverses entités possédées ou dominées par la France en Extrême-Orient: trois pays d'Asie du Sud-Est aujourd'hui indépendants, le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge, ainsi qu'une portion de territoire chinois située dans l'actuelle province du Guangdong.

          photo intro Indochine

L'Indochine française est créée pour englober plusieurs territoires aux statuts officiels différents, conquis entre 1858 et 1907 par la France au fil de son expansion en Asie orientale. Elle se compose de la colonie de Cochinchine (Sud du Viêt Nam), des protectorats de l'Annam et du Tonkin (Centre et Nord du Viêt Nam), du protectorat du Cambodge, du protectorat du Laos et du territoire à bail chinois de Kouang-Tchéou-Wan en 1900 que la France avait commencé d'occuper deux ans plus tôt.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Indochine est occupée par le Japon tout en restant jusqu'au bout fidèle à Vichy. En mars 1945, craignant un débarquement allié, les Japonais détruisent l’administration coloniale. Le vide du pouvoir à la fin de la guerre permet ensuite au Việt Minh, mouvement dirigé par les communistes, de proclamer l'indépendance du Viêt Nam au sein de la Ligue pour l’indépendance du Viêt Nam. La France tente de reprendre le contrôle en réorganisant l'Indochine sous la forme d'une fédération d'Etats associés de l'Union française. Le général Leclerc à la tête de la 2ème DB en Indochine avait apposé sa signature en mars 1946 en bas de l’accord passé entre Hô Chi Minh et Jean Sainteny, commissaire de la République au Tonkin et l’Annam du Nord. Le général Leclerc écrira à l’époque au président du Conseil, Paul Ramadier : « On ne tue pas des idées avec des balles ». Pour lui, il y avait deux bonnes raisons de bon sens à chercher une solution pacifique : « On n’a pas les moyens de la reconquête ; c’est une révolution, on ne mate pas une révolution par la force ». Leclerc fut rappelé en France par le pouvoir politique. Ce fut l'échec définitif des négociations avec le Việt Minh, fin 1946 la guerre d’Indochine devint inévitable. Le conflit s'inscrit à la fois dans le contexte de la décolonisation non-gérée par le pouvoir politique de l’époque et dans celui de la guerre froide et de la stratégie indirecte de la guerre révolutionnaire.

Les gouvernements français successifs cherchent à trouver une solution en réunifiant le territoire vietnamien, où est proclamé en 1949 l'État du Viêt Nam. Le conflit vire cependant à l'impasse politique et militaire, au point que la France doit se résoudre à abandonner l'Indochine. Le Cambodge proclame son indépendance dès novembre 1953. Le processus est accéléré par la défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu, qui sonne le glas de la colonisation ; le 20 juillet 1954, les accords de Genève mettent un terme à la guerre d'Indochine et marquent dans le même temps la fin de la Fédération indochinoise en reconnaissant l'indépendance et la partition du Viêt Nam au niveau du 17ème parallèle, l’indépendance du Laos et du Cambodge. Les dernières troupes Françaises quitteront le Sud Vietnam en avril 1956 à la demande du président Ngô Đình Diệm.

La partition du Viêt Nam, sera le germe de la future guerre du Viêt Nam (guerre américaine contre le Viêt Cong, c’est-à-dire le front de libération du Vietnam du Sud soutenu par le Vietnam du Nord communiste) ainsi que des conflits parallèles au Laos et au Cambodge.

Conçu et rédigé par Vincent FAUVELL-CHAMPION

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