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-4- La solution retenue.
C’est là une question qui a fait couler beaucoup de salive et d’encre tant à l’époque que depuis plusieurs décennies. Le rapport des forces a évidemment joué un rôle important dans ce choix ; pourtant je ne le traiterai que plus loin.
Plusieurs scénarii ont été envisagés :
- un repli vers Cheo Rheo, par la brousse, car il n’existait qu’une ancienne piste qui n’était plus carrossable,; la suite des évènements montrera que les formations ennemies auraient eu des difficultés pour intercepter des unités agissant hors la RC 19, interception à laquelle elles se sont préparées depuis des semaines Cette solution imposait une condition plus que lourde : les 250 véhicules et les matériels lourds- canons, engins du génie – devraient être détruits pour la plupart ; leur évacuation partielle par avion supprimant tout effet de surprise ; un tel holocauste n’apparût pas possible, le précédent de la garnison de Cao Bang – 2 canons et quelques camions - à laquelle un tel ordre avait été donné et d’ailleurs non exécuté, ne pouvant difficilement être étendu à de telles quantités ; un tel abandon, après la catastrophe de Dien Bien Phu, aurait entraîné dans toute l’Indochine un choc moral aux conséquences imprévisibles.
Toutes les autres solutions envisagées comportaient donc la sortie du GM avec les véhicules et les matériels lourds :
- on évoqua la réouverture de la RC 19 entre Ankhé et Qui Nhon.via le col du Deo Mang ; elle rapprochait le GM 100 des appuis aériens et même navals. Mais la route avait tellement été pianotée par l’ennemi qu’un tel mouvement aurait été très lent, donnant tout le temps à l’adversaire de concentrer des moyens importants alors que la garnison de Qui Nhon , devenu lui aussi camp retranché, n’était pas en mesure de monter dans la cordillère pour assurer un recueil ; les unités vietnamiennes réparties dans la bande côtière paraissaient peu sures ; de plus il faut souligner que la volonté du commandement était de regrouper sur la RC 14 entre Pleiku et Ban me Tuot les GM 41, 42 et 100 afin de couvrir cette dernière ville et derrière elle Trois Frontières et Saïgon ; cette solution fut cependant envisagée comme un leurre destiné à attirer des forces adverses vers l’Est ; mais le commandement Viet Minh était-il si naïf ?….
- Il ne restait plus au GM 100 qu’à s’ouvrir, presque certainement en force, la route de PK22 où un élément viendrait le recueillir à partir de Pleiku ; devant la contradiction entre l’ampleur du combat à mener pour ce faire, et la protection de plus de 200 véhicules, le colonel Barrou demanda à ce que des unités non motorisées viennent renforcer le GM, ce qui lui fut refusé ; mais après les ponctions opérées sur l’Annam et dans l’incertitude sur la fiabilité des formations vietnamiennes des unités pouvaient-elles être dégagées et acheminées à temps ? Rien n’est moins sur..